tenant un grand rouleau qu’elle déploya, & elle fit voir à Carados ſon Portrait.
Voilà vôtre Portrait, luy dit-elle ; dés que je le vis je vous aimay, & auſſi-tôt que je vous aimay je me deſtinay à vous, & j’obtins de mon frere que je n’aurois jamais d’autre mary. Nous allons à la Cour du bon Roy, où il va luy demander une épouſe, & vous demander pour mon époux. Mon frere eſt le Roy Candor, & je m’appelle Adelis.
Comme elle achevoit ces mots, le Roy Candor, preſque auſſi beau que ſa ſœur, entra dans la tente. Adelis luy preſenta Carados ; ils s’aimerent dés lors comme freres, & s’en allerent enſemble à la Cour du bon Roy.
On y fut charmé de la bonne minne & de la beauté du frere & de la ſœur ; le bon Roy preſanta toutes ſes Niéces au Roy Candor, il choiſit la plus aimable qu’il épouſa.
L’on alloit celebrer le mariage de Carados & d’Adelis, quand il arriva un Meſſager de la part du Roy, qu’il croyoit ſon pere, qui le mandoit en toute diligence. Il partit, laiſſa la belle Adelis, & promit un prompt retour ; mais