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Sire, luy dit-il, je viens demander un don à vôtre Majeſté, j’eſpere de ſa bonté qu’elle ne me le refuſera pas en un jour fi ſolemnel.

Parlez, agreable Etranger, luy répondit le bon Roy ; je ne refuſe rien en un jour comme celui-cy, & ce ne ſeroit pas par vous que je commencerois un refus qui ne m’eſt pas ordinaire : je vous donne ma parole que quoi que vous demandiez vous l’obtiendrez.

Cela étant, repliqua le jeune homme, je vous demande, Sire, l’acolée pour l’acolée.

Que veut dire cela, s’écria le Roy tout ſurpris ? Vous propoſez une énigme au lieu de demander une grace, je ne vous entens point. Et lors le bon Roy ſe tournant vers toute l’aſſemblée, il leur demanda s’ils ſavoient ce que ces paroles vouloient dire ; & luy ayant été répondu qu’on ne ſavoit ce qu’elles ſignifioient, il dit encore au jeune homme de s’expliquer mieux.

L’acolée pour l’acolée, répondit le jeune homme, ne veut dire autre choſe, Sire, ſi ce n’eſt qu’il faut que quelqu’un de cette noble aſſemblée me coupe la tête avec mon épée que voilà.