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ſa troupe. Les premiers qui la connurent pouſſerent des cris juſqu’au Ciel, & bientôt on ſçut le ſujet d’une ſi grande joye ; mais en avançant toûjours elle fut frappée par un étrange ſpectacle. Elle vit une jeune fille plus charmante que les Graces, & faite comme Venus, qui étoit attachée à un poteau prés d’un bucher, où apparemment on l’alloit brûler.

Plus belle que Fée fit un grand cri reconnoiſſant Deſirs : mais elle fut bien ſurpriſe quand au même moment elle ne la vit plus, & qu’il parut en ſa place un jeune homme ſi beau & ſi bien fait, qu’on ne ſe pouvoit laſſer de le regarder. À cette vûë Plus belle que Fée fit encore un cri plus grand, & courant ſans garder nulle meſure, elle ſe jetta à ſon col, en diſanr mille fois, c’eſt, mon frere.

C’étoit ſon frere auſſi qui étoit cet heureux amant de la Princeſſe Deſirs, craignant qu’on ne la fiſt mourir, venoit de luy donner la Pierre de Gigés pour la ſouſtraire à la cruauté de la Reine Nabote, il s’étoit ainſi par ce moyen découvert.

Le frere & la ſœur ſe donnoient cent