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La Reine n’entendoit pas raillerie, elle connut qu’un Art auſſi grand que le ſien les aſſiſtoit, & ſa rage en crût à tel point, que ſans heſiter, elle conclut leur ruïne totale par la derniere & la plus cruelle des épreuves.

Deſirs fut condamné à aller le lendemain à la Foire des temps, chercher le fard de jeuneſſe, & Plus belle que Fée de ſe rendre dans la Forêt des Merveilles pour prendre la Biche aux pieds d’argent.

La Princeſſe Deſirs fut conduite dans une grande Plaine, au bout de laquelle étoit un bâtiment prodigieux tout partagé en ſales & en galeries pleines de Boutiques ſi fuperbes, qu’il n’y a, pour y trouver une comparaifon, qu’à ſe ſouvenir des magnifique Banques de Marly. À chacune de ces Boutiques il y avoit de jeunes & d’agreables Fées, & auprés d’elles, pour les aider, les perſonnes qu’elles aimoient le mieux. Auſſi tôt que Deſirs parut, ſes agrémens charmerent tous le monde, elle prit poſſeſſion de tous les cœurs. Aux premieres Boutiques où elle s’adreſſa, elle fit grande pitié en demandant le fard de jeuneſſe, aucun ne lui voulut dire où il