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Finfin étoit déja tout rempli de ſoins pour la petite Lirette, il l’aimoit mieux que Mirtis. Il luy avoit une fois donné des Perdreaux les plus jolis du monde qu’il avoit pris. Elle en avoit élevé un qui devint Perdrix, dont le plumage étoit fort beau : Lirette l’aimoit infiniment, & la donna à Finfin. Elle le ſuivoit par tout ; il luy apprenoit mille choſes divertiſſantes. Il l’avoit une fois menée avec luy tandis qu’il gardoit ſon troupeau ; il ne trouva plus ſa Perdrix, il la chercha, il s’affligea extrémement de ſa perte ; Mirtis le voulut conſoler, mais elle n’y réüſſit pas. Ma ſœur, luy diſoit-il, je ſuis au deſeſpoir, Lirette ſera fâchée, tout ce que vous me dites ne deminuë point ma douleur. Eh bien, mon frere, luy dit-elle, nous nous leverons demain de bon matin, & nous en irons chercher une autre ; je ne ſaurois vous voir affligé comme vous êtes.

Lirette arriva comme elle diſoit cela ; & ayant ſçû le chagrin de Finfin, elle ſe mit à ſoûrire : Mon cher frere, luy dit-elle, nous retrouverons une autre Perdrix, il n’y a que l’état où je vous vois qui me fait de la peine. Ces paroles ſuffirent pour ramener la ſerenité &