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légion, ſon cher Pelican, qui s’arrêtant auprés du Prince, au même inſtant la plûpart de ces oiſeaux ſe poſerent à terre, les autres demeurerent en l’air, & tous ſe joignant & ſe preſſant formerent un Palais d’une ſtructure nouvelle.

Le Prince fut trés-ſurpris, il entra par un portique merveilleux. Les appartemens étoient bigarrez de mille couleurs differentes, les parquets étoient des coques des œufs de ces oiſeaux, & les plafonds de cette matiere dont ils font leurs admirables nids.

Ce fut dans cette prodigieuſe demeure que la Fée Sublime luy fit ſentir qu’elle avoit quelque pouvoir ſur ces mêmes airs qui avoient été juſqu’alors l’habitation de ſa chere Princeſſe ; il fut toûjours ſervi par ſon Pelican, & nourri des mets les plus delicieux.

Il penſoit inceſſamment à la Princeſſe Bleu, & il avoit réſolu de prier le Pelican de chercher où elle pourroit être, quand il vit arriver un jour une femme de bonne mine, ſuivie de quatre Princeſſes. Il ſe douta que c’étoit la Fée Sublime : il ſe jetta à ſes pieds, elle luy fit mille careſſes, & l’aborda d’un viſage riant.