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homme ordinaire ; & tout aimable & amoureux que luy paroiſſoit Zelindor, quand elle le comparoit à ce qu’elle entendoit dire du Prince Verd, elle ne le trouvoit plus qu’un homme ordinaire.

La Fée Sublime liſoit dans le ſecret de ſes penſées, & elle les approuvoit ; & comme elle ſe fioit entierement à ſon courage & aux grands ſentimens dont elle étoit capable, elle luy permettoit quelquefois de deſcendre ſur les montagnes, & de là dans les plaines, & de chaſſer avec ſes quatre Princeſſes. Elle avoit même conſtruit dans un valon une fontaine admirable, afin qu’elle pût ſe baigner quand elle ſeroit laſſe, & qu’elle voudroit ſe rafraîchir.

La Princeſſe Bleu pouſſoit même quelquefois ſes promenades plus loin ; elle alloit dans les Citez voir les ſpectacles, & les autres choſes curieuſe ou divertiſſantes. Mais comme Sublime ne vouloit pas que l’on vît cette prodigieuſe beauté, elle la rendoit inviſible par le moyen d’un voile qui avoit le don de la ſouſtraire aux yeux humains. C’étoit le voile d’illuſion, qui cache les choſes veritables, & qui fait paroître ſouvent cel-