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II.

AU PASSEREAU DE LESBIE.


Passereau, délices de ma jeune maîtresse, compagnon de ses jeux, toi qu’elle cache dans son sein, toi qu’elle agace du doigt et dont elle provoque les ardentes morsures, lorsqu’elle s’efforce, par de joyeux ébats, de tromper l’ennui de mon absence ; je me livrerais avec toi à de semblables jeux, s’ils pouvaient calmer l’ardeur qui me dévore, soulager les peines de mon âme. Ah ! sans doute, ces jeux me seraient aussi doux que le fut, dit-on, pour la rapide Atalante, la conquête de la pomme d’or qui fit tomber enfin sa ceinture virginale.


III.

IL DÉPLORE LA MORT DU PASSEREAU.


Pleurez, Grâces ; pleurez, Amours ; pleurez, vous tous, hommes aimables ! il n’est plus, le passereau de mon amie, le passereau, délices de ma Lesbie ! ce passereau qu’elle aimait plus que ses yeux ! Il était si caressant ! il connaissait sa maîtresse, comme une jeune fille connaît sa mère : aussi jamais il ne s’éloignait d’elle ; mais, voltigeant sans cesse autour de Lesbie, il semblait l’appeler sans cesse par son gazouillement. Et maintenant il erre sur ces ténébreux rivages que l’on