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et en contemplant ma Nature divine unie à votre nature humaine.

Il t’apprend ce cœur, que le Sang dont tu es le ministre, répandu comme un bain, doit purifier vos iniquités, et toi, tu as fait de ton cœur un temple du démon ! Ton affection, qui est signifiée par les pieds, n’enferme et ne peut m’offrir rien d’autre, que honte et bassesse ; elle ne conduit ton âme, que dans les repaires du démon.

Ainsi, tu emploies ton corps tout entier à meurtrir le corps de mon fils ! Sans cesse, tes actes sont en opposition avec les siens ; sans cesse, tu fais le contraire de ce que toi et toutes les créatures, êtes obligês de faire. Tous les organes de ton corps sont devenus des instruments de péché, parce que les trois puissances de ton âme ont été assemblées au nom du démon, alors que c’est en mon nom que tu les devais réunir.

Ta mémoire devait être remplie des bienfaits que tu as reçus de moi, et elle est toute pleine d’images impures et de mille autres indignités. L’œil de ton intelligence, tu le devrais fixer dans la lumière de la Foi sur le Christ crucifié, mon Fils unique, dont tu es devenu le ministre ; et, par une misérable vanité, il n’a d’attention que pour les plaisirs, les honneurs, les richesses du monde. Ta volonté devait s’attacher à Moi, uniquement, m’aimer pour moi-même ; et, bassement, tu as placé ton amour dans les créatures, dans ton propre corps. Il n’est pas jusqu’à tes animaux, que tu n’aimes plus que moi ! La preuve, c’est ta colère contre moi, quand je