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et en arriver à faire ce qu’elles ne voulaient pas ; et la violence qu’elles se faisaient à elles-mêmes, causait à leurs corps de cruelles souffrances.

Ces malheurs, quel en est le principe ? Leur vie impure et misérable. Il est bien d’autres maux encore que je pourrais dire ; mais, pourquoi te les rappeler ? Tu les connais.

O fille bien-aimée, la chair qui a été élevée au-dessus de tous les chœurs des anges par l’union de votre nature humaine à ma nature divine, voilà àquelles iniquités, ils la font servir ! O homme abominable, ô homme misérablle, non pas homme, mais brute, cette chair que j’ai consacrée par mon onction sainte, tu la livres aux prostituées, et pis encore ! Cette chair, qui est tienne, elle avait été guérie, comme celle de toute la race humaine, de la blessure que lui avait faite le péché d’Adam, par le corps de mon Fils unique, meurtri et percé sur l’arbre de la très sainte Croix ! O malheureux ! Il t’a rendu l’honneur, et ta lui apportes la honte ! Il a guéri tes plaies par son sang, bien plus, il t’a fait ministre du Sang, et toi, tu le meurtris de tes péchés impurs et honteux ! Le bon Pasteur avait lavé ses

brebis, dans son propre sang ! Toi, tu souilles celles qui sont pures, tu fais tout ce qui est en ton pouvoir, pour les jeter dans l’ordure ! Tu devrais être un miroir de pureté, tu es un modèle de débauche ! Tous les membres de ton corps, tu les fais servir à commettre le mal, et, dans toutes tes actions, tu t’appliques à contredire à ce qu’a fait ma Vérité. J’ai souffert qu’on lui bandât les yeux, pour te donner la