Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’homme orgueilleux est privé de l’amour de la charité, et l’orgueil le conduit à l’impureté et à l’avarice. Ces vices se relient ainsi l’un à l’autre, par une chaîne diabolique.

Considère encore, ma très chère fille, par quel orgueil, par quelle impureté, ils souillent leur corps et leur âme I

Je t’en ai déjà dit quelque chose, mais je veux t’en parler à nouveau, pour te faire mieux connaître la source de ma miséricorde, et t’inspirer une compassion plus grande pour ces malheureux.

Quelques-uns d’entre eux, sont tellement devenus démons, tellement possédés par l’amour de certaines créatures, qu’ils en sont comme hors d’eux-mêmes. Ce n’est pas assez, pour eux, de n’avoir plus aucun respect pour mon Sacrement, et de n’attacher plus aucun prix à la dignité dont les a revêtus ma Bonté. Exaspérés de ne pouvoir posséder, par eux-mêmes, l’objet de leurs coupables convoitises, ils recourent aux incantations du démon. Pour satisfaire leurs pensées impures et misérables pour réaliser leurs désirs, ils emploient à la composition de maléfices, le Sacrement que je vous ai donné comme une nourriture de vie. Les pauvres brebis confiées à leurs soins, dont ils devraient nourrir les âmes et les corps, ils les tourmentent ainsi, par ces détestables moyens, et par d’autres encore, dont je t’épargnerai le récit, pour ne pas t’affliger davantage. Ta les as vues, ces pauvres brebis, affolées et comme hors d’elles-mêmes, sentir leur volonté fléchir sous les entreprises de ces démons incarnés,