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CHAPITRE XIV

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De maints autres vices de ces mauvais prêtres ; en particulier de la fréquentation des cabarets, du jeu, et du concubinage.

Quelle est donc la source de tant de corruption dans leur âme ? — Leur sensualité.

Leur amour-propre a fait de leur sensualité, une reine, à laquelle ils ont assujetti la pauvre âme, comme une esclave. Je les avais fait libres, cependant, par le sang de mon Fils, lors de l’affranchissement général, quand toute la race humaine fut soustraite à la domination du démon, qui la tenait en esclavage. A cette grâce, participe toute créature, raisonnable, mais, spécialement, mes oints, que j’ai délivrés, eux, de la servitude du monde, pour les attacher à mon service à Moi, le Dieu éternel, et les charger d’administrer les Sacrements de la sainte Église. J’ai eu tant de souci de leur liberté, que je n’ai pas voulu, ni ne veux encore, qu’aucun prince temporel se constitue leur juge.

Sais-tu, fille bien-aimée, comment ils me remercient d’un si grand bienfait ? Leur remerciement consiste à m’outrager sans cesse, par tant de crimes de toutes sortes, que la langue ne les pourrait raconter et que tu n’aurais pas la force de les entendre.