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de leurs discours. Ils ne rêvent que festins et se font un Dieu de leur ventre : mangeant et buvant sans mesure, ils ne tardent pas à tomber dans l’impure té et dans la débauche.

Malheur, malheur à leur vie misérable ! C’est ainsi qu’ils dépensent avec des pécheresses publiques ce que le doux Verbe, mon Fils unique, a acquis au prix de tant de peine sur le bois de la très sainte Croix !

C’est ainsi qu’ils déchirent de mille cruelles morsures et qu’ils dévorent les âmes rachetées par le sang du Christ. C’est ainsi qu’ils nourrissent leurs fils du patrimoine des pauvres !

O temples du diable Je vous avais élus pour être des anges de la terre, en cette vie, et vous êtes des démons I Et vous avez choisi l’office des démons ! Ils répandent, les démons, les ténèbres qu’ils ont en eux-mêmes, ils sont les ministres de cruels tourments. C’est eux qui travaillent autant qu’il est en eux, par leurs attaques, par leurs tentations, à priver les âmes de la grâce, en les entraînant dans le péché mortel. L’âme, il est vrai, ne peut tomber dans une faute que si elle le veut bien, mais ils font tout ce qui est en leur puissance, pour l’y attirer.

N’est-ce pas aussi ce que font ces malheureux, indignes d’être appelés mes ministres ? Ce sont des démons incarnés, puisque, parleurs propres péchés ils se sont conformés à la volonté du démon, et par là même font fonction de démens. Ils me distribuent, moi le vrai Soleil, au milieu des ténèbres du péché mortel, et ils répandent ainsi les ténèbres de