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qui l’envoie, vous feriez bon accueil au commissionnaire, nonobstant sa crasse et ses haillons. Son extérieur vous déplairait bien, mais, vous vous emploieriez, par amour pour son seigneur, à le laver et à l’habiller de neuf. C’est votre devoir d’en agir ainsi, suivant l’ordre de la charité, et je veux que vous traitiez de cette manière, mes ministres dont la vie est trop peu réglée. Malgré leur impureté et leurs vêtements en lambeaux, déchirés par tous les vices, depuis qu’ils sont séparés de ma charité, ils ne laissent pas que de vous apporter de grands trésors, par les Sacrements de la sainte Église, où vous puisez la vie de la grâce, si vous en approchez dignement. Vous devez donc les honorer, quels que soient leurs défauts, pour l’amour de moi, le Dieu éternel, qui vous les envoie, et par amour de la vie de la grâce, que vous trouvez dans ce trésor, qui contient le Dieu-Homme tout entier, le corps et le sang de mon Fils, unis à ma nature divine. Votre devoir est de déplorer et de détester leurs fautes, et de vous employer avec charité, par la sainte prière, à leur procurer un habit neuf, et à laver dans vos larmes leur souillure. Oui, c’est là ce que vous devez faire : offrir devant moi, pour eux, avec larmes et grand désir, vos saintes prières, pour que je les revête, par ma Bonté, du vêtement de la charité.

Vous savez bien que je veux leur faire grâce, pourvu qu’ils s’y disposent, et que vous me le demandiez. Car, c’est contraire à ma volonté, qu’ils vous distribuent le Soleil, dans les ténèbres, dépouillés