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peur. Il n’est pour avoir peur, que celui qui se sent seul, et qui n’espère qu’en lui, privé qu’il est de l’amour de la charité. La moindre menace l’épouvante. Il est seul sans moi, qui donne à l’âme, qui me possède par affection d’amour, une sécurité souveraine. N’ont-ils pas prouvé, ces glorieux et chers élus, qu’aucune menace n’avait de prise sur leur âme ? Ne les a-t-on pas vus maintes fois, châtier les hommes et les démons, qu’ils enchaînaient par le pouvoir et la vertu que je leur avais donnés sur eux, pour répondre à leur amour, à leur foi et à l’espérance qu’ils avaient mis en Moi.

Ta langue serait impuissante à raconter leurs vertus ; l’œil de ton intelligence ne saurait voir la récompense qu’ils en ont reçu dans la vie durable, et que recevra quiconque marchera sur leurs traces. Ils sont devant moi comme des pierres précieuses, parce que j’ai eu pour agréables leurs travaux et la lumière qu’ils répandirent avec le parfum de leurs vertus dans le corps mystique de la sainte Église. Voilà pourquoi, je leur ai conféré une très haute dignité dans la vie éternelle, où ils possèdent la béatitude et la gloire dans ma vision, après avoir donné l’exemple d’une vie d’honneur et de sainteté, et distribué avec éclat la lumière du corps et du sang de mon Fils unique, et tous les autres sacrements.

Aussi c’est d’un amour tout à fait à part que je les aime, tant à cause de cette dignité à laquelle je les ai élevés en faisant d’eux mes oints, mes ministres, qu’à cause du zèle qu’ils ont déployé pour