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grâces que je vous ai donnés, vous les fassiez fructifier, dans la vertu, pendant cette vie, par l’exercice de votre libre arbitre, que vous avez reçu avec la lumière de la raison. Car, je vous ai bien créés sans vous, mais je ne vous Sauverai pas sans vous.

Vous n’étiez pas encore que déjà je vous aimais ! Ils le voyaient bien, ils le Savaient bien, mes bien-aimés ! Aussi m’aimaient-ils ineffablement ! Cet amour qu’ils avaient pour Moi, leur inspirait une si large espérance, qu’ils ne craignaient plus rien. Il ne tremblait pas, Silvestre, quand il comparut devant l’empereur Constantin, pour disputer avec douze Juifs, en présence de tout le peuple. Il avait la foi vivante ; et donc il croyait, que, m’ayant avec lui, nul ne pourrait prévaloir contre lui. Et les autres, de même. Ils perdaient toute crainte, par l’assurance qu’ils avaient de n’être pas seuls ils se sentaient accompagnés. En demeurant dans ma charité, ils demeuraient en Moi, et de moi ils recevaient la lumière de la Sagesse de mon Fils ; de moi, ils recevaient la puissance, pour rester inébranlables et forts devant les princes et les tyrans du monde ; de moi encore ils recevaient le feu de l’Esprit-Saint en participant à sa clémence et à son ardent amour. Et cet amour avait, il a toujours pour cortège dans quiconque le veut participer, la lumière de la foi, l’espérance, la force, la vraie patience, l’infatigable persévérance, jusqu’au dernier instant de la mort. Ils n’étaient donc pas seuls, tu le vois, ils étaient bien accompagnés ; voilà pourquoi ils n’avaient pas