Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée
Ils ne seraient pas ainsi enchaînés, s’ils ne l’avaient voulu. Ce lien unit ensemble tous les persécuteurs du Sang, et c’est comme membres du démon, qu’ils font ainsi l’office des démons.

Les démons s’ingénient à pervertir mes créatures, à les détourner de la grâce, à les faire tomber dans le péché mortel, afin de les amener à partager avec eux, leur malheureux sort. C’est à cette œuvre aussi que s’emploient les misérables qui sont devenus membres du démon ; ils s’essayent à séduire les enfants de l’Epouse du Christ, mon Fils unique, en brisant les liens de la charité qui les unissent, et après les avoir ainsi privés du fruit du Sang, ils !es chargent des mêmes chaînes qu’ils portent eux-mêmes, chaînes de l’orgueil, chaînes de la présomption, chaînes de la crainte servile. C’est par crainte d’être dépouillés de leur puissance temporelle, qu’ils perdent ainsi la grâce et qu’ils acceptent la pire honte qu’ils puissent encourir, qui est d’être privés de la dignité du Sang. Cette chaîne est scellée avec le sceau des ténèbres : car ils ont perdu le sens de l’immense malheur et de la profonde misère dans lesquels ils sont tombés et font tomber les autres. N’en ayant plus conscience, comment pourraient-ils se corriger ? Dans leur aveuglement, ne vont-ls pas jusqu’à se glorifier de la ruine de leur âme et de leur corps !

O fille très chère, que ton affliction soit sans mesure, au spectacle d’un pareil aveuglement et d’une telle misère ! Pense que ces malheureux ont été purifiés, comme toi, dans le Sang, qu’ils ont été