Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

misères qui sont en moi. Votre clémence m’a fait connaître la vérité et avec elle j’ai trouvé votre charité et l’amour du prochain. Et qui donc vous a déterminé ? Pas mes vertus assurément, mais votre amour, uniquement votre amour ! C’est votre amour qui vous a porté à éclairer mon intelligence de la lumière de la foi, pour que je puisse connaître et entendre la vérité que vous m’avez révélée.

Faites que nia mémoire soit capable de conserver vos bienfaits, que nia volonté brûle du feu de votre charité, et que ce feu fasse bouillonner dans mes veines et répandre pour vous, tout mon sang qu’avec le sang versé pour l’amour du Sang et avec la clef de l’obéissance, j’ouvre enfin la porte du ciel. Cette même grâce, je vous la demande aussi, et de tout mon cœur, pour toute créature raisonnable en général et en particulier, et pour le corps mystique de la sainte Église. Je confesse et je ne nie pas, que vous m’avez aimée avant que je ne fusse et que vous m’aimez ineffablement, comme si vous étiez fou de votre créature.

O Trinité éternelle ! ô Déité ! ô Nature divine qui avez donné un tel prix au sang de votre Fils ! Vous, Trinité éternelle, vous êtes une mer sans fond où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche encore. De vous, jamais on ne peut dire : c’est assez ! L’âme qui se rassasie dans vos profondeurs vous désire sans cesse, parce que toujours elle est affamée de vous, Trinité éternelle ; toujours elle souhaite de voir votre lumière dans votre lumière. Comme le cerf