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infini. Elle n’est vraiment satisfaisante, que si elle est unie au désir de l’âme et accompagnée de la contrition du cœur. Comment ? Je te l’ai exposé tout au long.

Je t’ai dit que je veux faire miséricorde au monde, en te montrant que la miséricorde est ma marque distinctive. C’est par miséricorde, c’est à cause de l’amour ineffable que j’eus pour l’homme, que j’envoyai le Verbe, mon Fils unique, et pour te faire bien comprendre le don de ma charité, je l’ai comparé à un pont, qui relie le ciel à ]a terre, par l’union de la nature divine à votre nature humaine.

Pour t’éclairer davantage encore de ma Vérité, je t’ai exposé comment l’on montait ce pont par trois degrés qui sont les trois puissances de l’âme. Je t’ai aussi représenté ces trois degrés sur le corps même du Verbe, par les pieds, par le côté, par la bouche, correspondant aux trois états de l’âme : l’état imparfait, l’état parfait et l’état très parfait, dans lequel l’âme atteint l’excellence de l’amour unitif.

Dans chacun de ces états, je t’ai indiqué ce qui détruit l’imperfection et procure la perfection quelle voie il faut suivre pour y arriver ; les embûches cachées du démon et l’amour-propre spirituel.

Je t’ai entretenue à propos de ces trois états, des trois réprimandes que fait nia clémence. La première est adressée à l’homme pendant sa vie ; la seconde, à la mort, pour ceux qui meurent sans espérance, en état de péché mortel ; ce sont eux