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saurait être sa mesure, comme la coupe plongée dans la mer ne peut en absorber l’immensité, mais seulement la quantité qu’elle ne peut contenir. Seule la mer se comprend elle-même. Et moi aussi, l’océan de paix, je suis celui-là seul qui me comprends et m’apprécie ce que je vaux. De m’estimer et de me comprendre ainsi vient la joie qui me remplit moi-même. Cette joie, ce bien que je porte en moi, je vous y fais participer, chacun selon sa mesure, mais avec plénitude ; aucun vide ne demeure, en celui qui possède la parfaite béatitude : il comprend et connaît de ma bonté, autant que je lui ai donné à connaître de moi. Voilà donc le sort de l’obéissant. Eclairé par la lumière de la foi en ma Vérité, embrasé du feu de la charité, oint d’humilité, enivré du Sang, accompagné de la patience, cette sœur de l’obéissance, du mépris de lui-même, de la force, de la longue persévérance et de toutes les autres vertus, je veux dire des mérites acquis par toutes les vertus, il a trouvé en moi, son Créateur, le terme de son espérance et la réalisation de son désir.