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à la troisième heure, à la sixième, à la neuvième ou même au soir, eurent autant que les premiers. Ma Vérité a voulu vous apprendre par là, que vous serez récompensés, non selon la durée ou l’importance de votre labeur, mais selon le degré de votre amour.

Beaucoup sont appliqués dès l’enfance à travailler à cette vigne : d’autres ne s’y mettent que plus tard, quelques-uns même n’y arrivent que dans la vieillesse. Ceux-ci parfois, à la vue du peu de temps qui leur reste, s’adonnent à la tache avec un si ardent amour, qu’ils atteignent ceux qui s’y sont consacrés depuis l’enfance, mais qui n’ont marché qu’à pas lents. C’est donc l’amour avec lequel on obéit qui donne aux œuvres de l’obéissance tout leur mérite : c’est par l’amour, que l’âme remplit sa coupe en moi qui suis l’océan de paix. Chez plusieurs, si prompte est cette obéissance, si incarnée en quelque sorte au plus profond de leur âme, que non seulement ils ne s’attardent pas à rechercher le pourquoi des ordres de leur supérieur, mais qu’ils attendent à peine que le commandement soit sorti de sa bouche. A la lumière de la foi, ils pénètrent l’intention du prélat. Aussi le véritable obéissant obéit-il plus à l’intention qu’à la