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CHAPITRE XI

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Distinction de deux obéissances : celle des religieux et celle que l’on rend à une personne en dehors de la religion.

Puisque je te l’ai dit, mon Verbe vous a laissé pour règle et pour doctrine l’obéissance. Il vous la donne, comme une clef qui vous permet d’ouvrir la porte qui vous conduit à votre fin. Il vous l’a laissée sous forme de précepte, pour ce qui est de l’obéissance commune à tous, et sous forme de conseil, pour ceux qui veulent parvenir à la grande perfection, et passer par le portillon étroit de la religion.

Mais il y a encore l’obéissance de ceux qui n’appartiennent à aucun ordre religieux et qui n’en ont pas moins pris passage sur la barque de la perfection. Ce sont ceux qui observent la perfection des conseils en dehors de tout Institut. Ils ont renoncé non pas seulement d’esprit, mais aussi, réellement, aux richesses et aux pompes du monde ; ils gardent la chasteté, soit dans l’état de virginité, soit dans la vertu de continence s’ils ne sont plus vierges ; et

quant à l’obéissance, ils la pratiquent en se soumettant, comme je te l’ai di en un autre endroit, à une personne à laquelle ils s’efforcent d’obéir parfaitement jusqu’à la mort.