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de la croix. Son obéissance est la clef qui a ouvert le ciel, et c’est sur son obéissance qu’est fondée l’obéissance soit commune, soit particulière, comme je te l’ai exposé au commencement de ce traité. Cette obéissance donne à l’âme une lumière qui lui découvre qu’elle est fidèle : fidèle à moi, fidèle à la religion et à ses supérieurs. Dans cette lumière de la très sainte foi, l’âme s’est oubliée elle-même, elle ne se cherche pas pour elle-même ; car, par l’obéissance acquise à la lumière de la foi, elle a prouvé que, dans sa volonté, elle est morte à ce sens propre, dont l’instinct est de se mêler des affaires d’autrui au lieu de s’occuper des siennes. N’est-ce pas, en effet, ce que fait le désobéissant, qui s’applique à scruter la volonté de celui qui lui donne un ordre, pour la juger d’après ses basses pensées et ses vues obscures, au lieu de s’employer à examiner sa propre volonté perverse, qui est pour lui un principe de mort.

Le véritable obéissant, au contraire, juge toujours en bien, à la lumière de la foi, la volonté de son prélat. Aussi ne cherche-t-il jamais sa volonté propre, toujours il incline la tête, et son âme est plus embaumée du parfum de sa parfaite obéissance. Plus l’âme progresse dans la lumière de la très sainte foi, plus aussi, dans l’âme, grandit cette vertu d’obéissance. Car c’est à cette lumière de la foi que l’âme se connaît et me connaît, c’est par elle qu’elle m’aime, plus elle est humble, plus aussi elle est obéissante. L’obéissance, dès lors, et sa sœur la