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CHAPITRE X

(163)

De l’excellence de l’obéissance et des biens qu’elle procure à qui la pratique en toute vérité.

Voici donc le vrai moyen qu’emploie le véritable obéissant, et auquel il s’attache plus étroitement chaque jour, pour accroître en lui la vertu d’obéissance, à la lumière de la foi. C’est d’aller, par ses désirs, au-devant des affronts, des mépris, des lourds fardeaux qui lui sont imposés par le supérieur, pour ne pas laisser se rouiller en lui l’obéissance et sa sœur la patience, afin de les trouver toutes prêtes dans le moment où il en a besoin pour agir. Pour ne pas éprouver de répulsion devant la tâche commandée, sans cesse il se tient en appétit de soumission ; continuellement et sans relâche, comme une musique intérieure, chante son désir. L’obéissance est une épouse pleine de zèle, qui ne veut jamais demeurer oisive.

Aimable obéissance ! Délicieuse obéissance ! Suave obéissance ! Obéissance radieuse, qui dissipe les ténèbres de l’amour-propre ! Obéissance vivifiante, qui donne la vie de la grâce à l’âme qui t’a élue pour épouse ; qui la délivre de cette volonté propre qui introduit en elle la division et la mort ! Tu es généreuse, puisque toute créature raisonnable peut faire