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Quels sont donc ses ennemis ainsi mis dehors ? Le principal est l’amour-propre, qui produit l’orgueil, l’ennemi-né de la charité et de l’humilité ; c’est l’impatience qui détruit la patience ; la désobéissance qui en veut directement à l’obéissance ; l’infidélité qui s’oppose à la foi ; la présomption et la confiance en soi, si contraires à l’espérance véritable que l’âme doit mettre en moi ; c’est l’injustice qui viole le droit ; l’imprudence qui ne s’accorde point avec la prudence ; l’intempérance, ennemie de la mesure ; la transgression des règles de la religion, fatale à la fidélité à ses observances. Ce sont encore les mauvaises habitudes de ceux qui vivent dans le péché et qui ne peuvent convenir à la vie régulière des bons religieux ; elles sont la ruine des usages et des bonnes coutumes de l’ordre. Voilà autant de cruels ennemis de l’obéissance. Et combien d’autres ! La colère si contraire à la bienveillance, la haine de la vertu si opposée à l’amour du bien, la luxure qui détruit la pureté de l’âme, la négligence qui étouffe le zèle, l’ignorance qui obscurcit la connaissance, le sommeil, qui prive des veilles et des continuelles oraisons. Dès que l’âme, éclairée par la lumière de la foi, a compris que ce sont là autant d’ennemis prêts à faire affront à son épouse la sainte obéissance, elle fait appel à la haine et à l’amour, à la haine qui jette dehors tous ses ennemis, à l’amour qui assemble autour d’elle tous ses amis. La haine, de son glaive, tue impitoyablement la volonté perverse qui, nourrie par l’amour-propre, donnait vie à tous ces ennemis de la véritable obéissance. Une