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puisqu’ils ont pris eux-mêmes l’obligation de s’en servir ; et il leur est défendu de la rejeter.

A ces vrais obéissants, la lumière de la foi a fait comprendre, qu’il leur serait impossible de passer par ce portillon, chargés de richesse et avec le fardeau de leur propre volonté ; qu’à le tenter ils s’épuiseraient en de vains labeurs, et pourraient y perdre la vie ; qu’à vouloir s’y engager, le front haut et sans courber la tête, bon gré mal gré, ils risqueraient de se rompre le cou. Ils ont donc jeté bas tout le fardeau des richesses et de leur volonté propre, pour observer le vœu de la pauvreté volontaire ; désormais ils ne veulent rien posséder. La foi leur a fait voir clairement, à quel péril ils s’exposeraient, et ils manqueraient pareillement à l’obéissance, en transgressant le vœu de la pauvreté qu’ils ont librement contracté.

Se laissent-ils aller à la superbe ? Leur volonté relève-t-elle la tête ? Quand la nécessité de l’obéissance s’impose, ne savent-ils pas incliner le front avec humilité, ne se soumettent-ils qu’avec orgueil, ne baissant la tête qu’à regret, la volonté brisée en quelque sorte par la force ? N’obéissent-ils qu’avec, au fond du cœur, le mépris de leur Ordre et de leur supérieur ? Oh ! alors ils ne tarderont guère à glisser dans un autre péril, et à enfreindre leur vœu de continence.

Ceux qui n’ont pas su régler leurs désirs, ni se dépouiller des biens temporels, recherchent les nombreuses relations et ne manquent pas de trouver beaucoup d’amis qui les aiment par intérêt. Les