Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

de ma Vénté. C’est là qu’il trouva la lumière suraturelle et la science infuse ; aussi cette grâce l’obtint-il beaucoup plus, par ses prières que par l’étude. Il fut un flambeau très resplendissant, qui répandit la lumière dans son Ordre et dans tout le corps mystique de la sainte Église, en chassant les ténèbres de l’hérésie.

Considère Pierre, vierge et martyr, qui, par son sang, jeta tant d’éclat qu’il éclaira les hérétiques eux-mêmes, et qui eut pour l’erreur tant de haine, qu’il résolut d’y sacrifier sa vie. Tant qu’il vécut, il ne fit que prier, prêcher, disputer avec les hérétiques, confesser, proclamer la vérité, dilater la foi ; inaccessible à la crainte, il la confessa non seulement par sa vie, mais jusque dans la mort. Au moment d’expirer sous les coups de son assassin, la voix et l’encre lui manquant, il trempa le doigt dans son sang. Il n’a pas de parchemin, le glorieux martyr, mais il s’incline, pour écrire sur la terre sa profession de foi : Credo in unum Deum, je crois en Dieu. Son cœur était si embrasé du feu de ma charité, qu’il ne ralentit pas sa course, ni ne détourna la tête, en apprenant que c’était à la mort qu’il allait. Je lui avais révélé dans quelle circonstance il devait mourir ; mais lui, en vrai chevalier, qui ne connaît