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aussi, et la preuve qu’il la pratiquait, et qu’il avait en horreur la richesse, c’est la malédiction que par testament il laissa en héritage à ses fils, lorsqu’il déclara maudit de lui-même et de moi, ceux qui introduiraient, dans son Ordre, les possessions soit privées, soit communes. N’est-ce pas le signe que, lui aussi, avait élu pour son épouse la reine pauvreté. Mais, comme objet propre et plus spécial de sa religion, il avait choisi cette lumière de la science, pour extirper les erreurs qui s’étaient élevées de son temps. Son office fut celui du Verbe, mon Fils unique. Il apparut surtout au monde comme un apôtre, tant étaient puissants la vérité et l’éclat avec lesquels il semait ma parole, dissipait les ténèbres et répandait la lumière. Il fut lui-même une lumière que je donnai au monde, par l’intermédiaire de Marie ; sa mission, dans le corps mystique de la sainte Église, fut d’extirper les hérésies.

Par l’intermédiaire de Marie, ai-je dit. et pourquoi ? Parce que c’est Marie qui lui donna l’habit c’est à elle que ma bonté avait commis ce soin. A quelle table a-t-il invité ses fils pour se nourrir de cette lumière de la science ? A la table de la croix. Lacroix est la table, où vient s’asseoir le saint désir, pour se nourrir des âmes, pour mon honneur à moi. Dominique a voulu que toute leur vie, ils demeurassent à cette table, pour y chercher, par la lumière de la science, la gloire et l’extension de mon nom et le salut des âmes. Pour qu’ils ne soient pas distraits de cette pensée, il les a délivrés du souci des choses temporelles, en leur imposant l’obligation