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CHAPITRE V

(158)

Comment on parvient de l’obéissance commune à l’obéissance particulière. De l’excellence des Ordres religieux.

L’âme qui s’est soumise avec amour au joug de l’obéissance aux préceptes, en suivant la doctrine de ma Vérité de la manière que j e t’ai expliquée, par l’exercice des vertus et par la pratique de la loi, parviendra à l’obéissance particulière, guidée par la même lumière qui l’a conduite à la première. La lumière de la très sainte foi lui aura fait connaître dans le sang de l’humble Agneau qui est ma Vérité, l’amour ineffable que je lui porte, en même temps que sa propre fragilité qui l’empêche d’y répondre aussi parfaitement que j’y ai droit. C’est alors qu’avec cette lumière elle va cherchant où et comment elle pourra s’acquitter envers moi, fouler aux pieds sa propre sensualité et tuer sa volonté propre. Elle regarde autour d’elle, et la lumière de la foi lui découvre le bien qu’elle cherche : c’est la sainte religion instituée par l’Esprit-Saint et proposée à toutes les âmes qui veulent atteindre cette perfection, comme une barque qui les conduira au port du salut. Le patron de cette barque est l’Esprit-Saint lui-même, dont la direction n’est jamais