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qu’ils partagent avec tous ceux qui l’ont su goûter comme eux.

Qui leur a procuré une pareille félicité ? Le sang de l’Agneau. C’est par la vertu du sang de l’Agneau, que la clef de l’obéissance a été purifiée de la rouille qui la recouvrait, et rendue capable d’ouvrir la porte du ciel. C’est donc en vertu du Sang que l’obéissance l’a ouverte.

O ignorants ! O insensés ! Ne tardez plus, sortez de la fange de vos vices, où vous paraissez vous complaire, comme le pourceau à vautrer sa chair dans la boue. Laissez là les injustices, les homicides, les haines, les rancunes, les calomnies, les murmures, les médisances, les cruautés dont vous accablez votre prochain, renoncez à ces vols, à ces trahisons, à ces plaisirs désordonnés, aux délices du monde. Abattez cette corne de la superbe, vous aurez éteint du même coup la haine que vous avez dans le cœur, contre qui vous a fait injure. Comparez les injures que vous me faites, à moi, et à votre prochain, avec celles dont vous vous plaignez, et vous trouverez que les vôtres ne sont que bagatelles auprès de celles que vous m’infligez, à moi, et à votre prochain. Ne voyez-vous pas, qu’en gardant votre haine, vous me faites injure à moi, en transgressant mon commandement, en même temps que vous lui faites injure à lui, qui a droit à ce que vous l’aimiez en charité. Car, il vous a été commandé de m’aimer, moi, par-dessus toute chose, et le prochain comme vous-mêmes.

Il n’y a à mon précepte aucune glose pour vous