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faussée sous le marteau de l’orgueil. Le Verbe est venu, mon Fils unique, il a pris lui-même en main cette clef de l’obéissance, il l’a purifiée dans le feu de la divine charité, il l’a retirée de la boue pour la laver dans son sang, il l’a redressée avec le glaive de la justice, quand sur l’enclume de son corps il répara vos iniquités. Il l’a si bien forgée désormais que, quelque accident que l’homme lui fasse volontairement subir, l’homme le peut réparer lui-même par son libre arbitre, avec le secours de ma grâce, en se servant des mêmes instruments.

O homme aveugle, et deux fois aveugle ! Tu vois bien que cette clef de l’obéissance, tu l’as faussée ! Et te ne te soucies pas de la réparer ? La désobéissance a fermé le ciel, crois-tu donc que c’est elle qui te l’ouvrira ! L’orgueil en a été précipité, penses-tu que c’est lui qui l’emportera d’assaut ? Tu portes un vêtement déchiré et malpropre, et tu te flattes d’être admis au festin de noces ? Tu t’es assis, tu croupis dans les liens du péché mortel, et tu prétends arriver, et sans clef, à ouvrir la porte du cénacle ? Non, ne t’imagines pas cela, ce serait une illusion décevante ! Il faut rompre tes entraves, il faut sortir du péché mortel par la sainte confession, accompagnée de la contrition du cœur, de la satisfaction et du ferme propos de ne plus m’offenser. Tu te déferas alors de l’habit sale et laid qui te souille, et, revêtu de la robe nuptiale, tu pourras courir à la lumière de la foi jusqu’à cette porte avec l’obéissance, tu auras en main la clef qui te permettra de l’ouvrir. Pour ne pas la perdre,