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CHAPITRE IV

(113)

Comment ce qui a été dit touchant l’excellence du sacrement vous fait mieux connaître la dignité des Prêtres ; et comment Dieu exige d’eux une pureté plus grande que des autres créatures.

O très chère fille, tout ce que je t’ai dit, est pour te faire mieux comprendre la dignité à laquelle j’ai élevé mes ministres, et t’inspirer une douleur plus profonde de leurs misères. S’ils considéraient eux-mêmes leur dignité, ils ne demeureraient pas dans les ténèbres du péché mortel ; ils ne souilleraient pas ainsi le visage de leur âme. Non seulement ils ne m’offenseraient pas, ils ne profaneraient pas leur dignité, mais, alors même qu’ils livreraient leur corps au bûcher, ils croiraient ne pas faire encore assez pour reconnaître la grande grâce et le grand bienfait qu’ils ont reçu. Car, dans cette vie, ils ne peuvent ambitionner une dignité plus haute que celle-là.

Ils sont mes oints, et je les appelle mes christs ! Ils ont, par Moi, fonction de me donner à vous. Je les ai placés comme des fleurs odoriférantes dans le corps mystique de la sainte Église. Cette dignité, l’ange lui-même ne l’a pas ; et je l’ai donnée aux hommes, à ceux que j’ai élus pour mes ministres.