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elle qui est pour l’âme, le signe infaillible, qu’elle est en grâce avec Dieu et qu’elle aime véritablement. C’est pourquoi sa mère, la charité, l’a donnée pour sœur à la vertu d’obéissance, et les a si bien unies ensemble que la perte de l’une entraîne la mort de l’autre. On les a toutes les deux, où l’on ne possède ni l’une ni l’autre.

L’obéissance a une nourrice qui sans cesse l’alimente, et qui est la vraie humilité. On n’est obéissant qu’autant qu’on est humble, et l’on ne saurait être humble si l’on n’est obéissant. Cette vertu d’humilité n’est-elle pas mère nourricière de la charité ? Comment s’étonner dès lors, qu’elle nourrisse de son même lait la vertu d’obéissance. Le vêtement dont la couvre cette bonne nourrice, c’est le mépris de soi-même, c’est le désir des opprobres, qui porte l’âme à se contrarier en tout pour me plaire. Où trouver cette vertu ? Dans le doux Christ Jésus, mon Fils unique. Qui donc plus que lui s’est abaissé ! Il s’est abreuvé d’opprobres, de moqueries et d’affronts : il s’est renoncé soi-même en donnant sa vie corporelle pour me plaire. Et patient, qui le fut plus que lui ? Pas une plainte, pas un murmure, mais une patience douce aux injures, qui lui faisait accomplir avec élan d’amour, l’obéissance que je lui avais imposée, moi, son Père éternel.

C’est donc en lui, que vous trouverez l’obéissance parfaite. Il vous en a fourni la règle ; il vous en a laissé la doctrine, en commençant par l’observer lui-même, et cette doctrine vous donne la vie, parce