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de son salut est en vous comme une ivresse ! Elle vous fuit pourtant, mais vous êtes à sa poursuite. Elle s’éloigne, et vous vous faites plus proche. Pouviez-vous vous placer plus près d’elle, qu’en vous revêtant de son humanité ? Et que dirai-je ? Je ferai comme le bègue, je dirai a, a, puisque je ne sais dire rien d’autre, puisque la langue ne saurait exprimer le sentiment de l’âme, qui infiniment ne désire que vous ! Il me semble que je pourrais répéter la parole de Paul : " Ni la langue ne peut dire, ni l’oreille entendre, ni l’œil voir, ni le cœur penser ce que j’ai vu. — Et qu’as tu vu ? — " Les mystères de Dieu ! (1 Co 11-8, 9 "

Et moi, que dirai-je ? Que peuvent faire ici les sentiments grossiers ? Je dirai seulement, que mon âme a goûté et vu l’abîme de la souveraine et éternelle providence.

Maintenant, je vous rends grâces à vous, Seigneur, Père éternel, pour l’immense bonté que vous m’avez témoignée à moi, pauvre misérable si indigne de toute grâce. Mais, puisque je vois que vous exaucez les saints désirs et que votre Vérité ne peut mentir, je vous exprime le vœu, que vous me parliez un peu désormais de la vertu d’obéissance et de son excellence. Vous-même, Père éternel, vous m’avez promis de me l’expliquer, pour m’en inspirer l’amour, afin que jamais je ne m’écarte de l’obéissance que je vous dois. Qu’il vous plaise, par votre infinie bonté, de me faire connaître la perfection