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nécessaires. Quand manquait la créature, je ne manquais pas, moi, ton Créateur. Non : toujours, d’une manière ou d’une autre, je fais sentir ma providence !

D’où vient, par exemple, qu’un homme comblé de richesses, qui donne à son corps tous les soins, qui le revêt de luxueux habits, sera toujours malade ? Puis, pour l’amour de moi, il embrasse la pauvreté, n’a de vêtements que ce qu’il lui faut, et désormais le voilà devenu sain et fort ; il semble que rien ne puisse lui nuire, son corps résiste à tout, il s’accommode de tout, du froid, du chaud, de la nourriture la plus grossière. Encore une fois d’où vient ce renversement des choses, sinon de ma providence, qui a voulu l’arracher aux soins excessifs dont il entourait son corps, pour l’amener à renoncer à tout.

Vois donc, fille bien-aimée, quelle est la paix et la joie tranquille où vivent mes amis les chers pauvres !