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Quelle belle règle d’amour il vous a donc enseignée ! Il vous a donné la plus grande preuve d’amour qui se puisse voir, en donnant sa vie pour vous, pour vous qui étiez ses ennemis et mes ennemis à moi, le Père éternel et souverain. Voilà ce que ne connaît pas l’homme ignorant, qui m’offense tant et estime si peu un si grand prix.

Il vous a donné la règle de l’humilité vraie, en se soumettant lui-même aux opprobres de la croix ; de l’abaissement, en endurant les outrages et les affronts sans nombre ; de la vraie pauvreté, puisque, dans la sainte Ecriture, il a pu se plaindre lui-même, que : " les renards ont leur tanière, les oiseaux du ciel ont leur nid, tandis que le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Lc 9, 58) ".

Ces leçons, qui les peut comprendre ? Celui qui possède la lumière de la très sainte foi. Mais qui donc la possède, cette lumière ? Mes pauvres en esprit, qui ont choisi pour épouse la reine Pauvreté, en rejetant loin d’eux ces richesses qui causent les ténèbres de l’infidélité.

Cette reine a son royaume, qu’aucune guerre ne trouble, dont rien n’altère la paix et la tranquillité. La justice y abonde, parce que tout ce qui est une occasion d’injustice en a été banni. Les murailles de la cité sont fortes, parce qu’elles n’ont pas été établies sur la terre, mais sur la roche vive, le doux Christ Jésus, mon Fils unique. L’intérieur de cette cité est éclairé d’une lumière sans ombre, parce que