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S’ils désirent ce qu’ils ne peuvent avoir, ils se rongent de ne le point posséder. S’ils possèdent ce qu’ils désirent, il leur arrive d’en être dépouillés, et ce n’est pas sans déchirement qu’ils perdent ce qu’ils détenaient avec tant d’amour : leur douleur est égale à leur avidité. Ils perdent aussi la charité du prochain, et ne se mettent point en peine d’acquérir la moindre vertu.

O pourriture du monde ! Saines, en vérité, sont en elles-mêmes les choses du monde, que je créai, moi, bonnes et parfaites, mais pourri, celui qui les possède ou les recherche avec un amour désordonné ! Ta langue serait impuissante à redire, ma fille, tous les maux qui découlent de cet attachement déréglé et en proviennent tous les jours. Et ces malheureux esclaves de la richesse ne veulent pas voir ni reconnaître leur misérable sort.