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CHAPITRE XV

(149)

De la providence de Dieu à l’égard de ses serviteurs pauvres : comment il leur procure les choses temporelles.

Je veux maintenant te dire un mot des moyens que j’emploie, pour secourir mes serviteurs qui espèrent en moi dans les nécessités du corps.

Tous ont part à ma sollicitude, mais ils en éprouvent plus ou moins les effets suivant qu’ils sont plus ou moins parfaits, plus ou moins dépouillés du monde et d’eux-mêmes. Elle n’abandonne jamais mes pauvres, ceux qui sont pauvres en esprit et de volonté, par amour spirituel de la pauvreté. Voilà les vrais pauvres. Beaucoup sont pauvres qui ne voudraient pas l’être. Ceux-là sont riches de volonté, bien que mendiants dans la réalité, parce qu’ils n’espèrent pas en moi et n’acceptent pas volontairement la pauvreté, que le leur ai donnée comme une médecine pour leur âme : la richesse eût été pernicieuse pour eux et eût amené leur damnation.

Mes serviteurs, eux, sont pauvres, sans être mendiants. Le mendiant, maintes fois, manque du nécessaire et souffre de grandes privations, tandis que le pauvre n’est pas dans l’abondance, mais a du moins ce qu’il lui faut. Jamais je ne laisse manquer