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de l’autre ; et tous ensemble exultent dans la possession de moi-même. C’est une jubilation, une allégresse sans tristesse, une douceur sans amertume, parce que dans leur vie et à leur mort, ils m’ont goûté, moi, par sentiment d’amour, dans la charité du prochain.

Qui donc a établi cette belle ordonnance de l’amour ? Ma sagesse, par les soins admirables de ma douce providence. Elle est partout et, si tu regardes au purgatoire, tu la trouveras encore, toujours ineffable et douce, à l’égard de ces pauvres âmes, qui par ignorance n’ont pas su tirer profit du temps et qui, séparées du corps, ne sont plus en état de pouvoir mériter. Aussi est-ce par vous que j’ai pourvu à leur situation, vous à qui le temps est encore donné, tant que vous êtes dans cette vie mortelle, et qui pouvez l’employer pour elles. Par vos aumônes, par les messes que vous pouvez faire dire à mes ministres, par les jeûnes, par les prières faites en état de grâce, il vous est donné d’abréger la durée de leur peine, en faisant appel à ma miséricorde.

N’avais-je pas raison de te dire que tu trouverais là encore, ma douce et fidèle providence. En t’exposant tout ce qu’elle a fait dans l’intérieur de l’âme pour votre salut, j’ai voulu L’embraser d’amour et te munir, par la lumière de la foi, d’une ferme espérance en ma providence. Sors de toi-même, et pour toute ta conduite espère en moi, sans crainte servile.