Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/230

Cette page n’a pas encore été corrigée

de lui, que les apôtres furent si puissants et répandirent sa parole dans le monde entier martyrs, confesseurs, docteurs, vierges, tous ont attiré et séduit les âmes par le bel accord de leur vie. Vois la glorieuse vierge Ursule, qui sut tirer de son instrument des sons si doux qu’elle entraîna à sa suite onze mille vierges, et en conquit autant et davantage encore d’une race étrangère. Et ainsi tous les autres, qui d’une manière, qui d’une autre, ont exercé la même séduction. Quelle en est la cause, sinon mon infinie providence, qui a pourvu mes serviteurs de ces instruments, et en a réglé l’instrumentation, en leur apprenant l’art de leur faire rendre de semblables accords.

D’ailleurs tout ce que je leur donne, tout ce que je leur ménage en cette vie, n’est qu’un moyen pour les amener à tirer de leurs instruments encore plus d’harmonie, si toutefois ils veulent profiter des leçons de ma providence, en ne se laissant point aveugler par la nuée de l’amour-propre, de leur bon plaisir et de leur propre sagesse.