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CHAPITRE IX

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De la providence de Dieu à l’égard de ceux qui sont en péché mortel.

L’âme est ou en état de péché mortel ou en état de grâce. En ce second état, quelle demeure encore imparfaite ou elle est parvenue à la perfection. Dans tout ces états, l’âme est l’objet de ma providence, qui en use largement avec elle ; mais divers sont les moyens choisis par ma sagesse infinie, comme divers aussi les besoins auxquels elle doit pourvoir.

Les hommes mondains, plongés dans la mort du péché, ma providence s’emploie à les réveiller par l’aiguillon de la conscience. Je les harcèle sans relâche, et sous toutes les formes, par des moyens si multiples et si variés que ta parole ne les saurait redire, parce qu’au fond de leur cœur, ils sentent toujours cette blessure. Je ne leur permets pas d’échapper à son importunité, et la douleur qu’ils en éprouvent se fait si cuisante, que souvent ils n’y peuvent plus tenir et abandonnent la faute du péché mortel.

Parfois, comme de vos épines j’aime à retirer la rose, lorsque le cœur de l’homme glisse au péché mortel, pour s’être laissé prendre à l’amour de la