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âme, qui travaillait ainsi le cœur de ce prêtre, pour l’amener à satisfaire à son désir.

Et quel profit pour cette âme dans ce refus ! Ce qui n’était en elle qu’une étincelle de foi et d’amour devenait un grand feu, et ce désir embrasait tellement son cœur qu’il lui semblait que la vie allait quitter son corps. Je n’avais permis ce délai que pour détruire en elle tout amour-propre, toute hésitation, toute espérance qu’elle aurait pu avoir en elle-même. Ma providence fit concourir à ce dessein l’action d’une créature, mais en d’autres circonstances, le bon serviteur qu’est l’Esprit-Saint y pourvoira seul, sans aucun intermédiaire, comme il est arrivé maintes fois à plusieurs personnes, et comme l’éprouvent tous les jours ceux qui me servent. Je t’en citerai, entre autres, deux exemples admirables, pour fortifier ta foi et l’attacher davantage encore à ma providence.

Rappelle-toi, — tu dois en avoir conservé le souvenir pour l’avoir appris de cette âme elle-même — que le jour de la conversion de mon glorieux apôtre Paul, mon cher héraut, il y avait dans une église, une âme si désireuse de recevoir ce sacrement, le pain de vie, nourriture des anges qui vous a été donné à vous mes créatures humaines, qu’elle le demanda à presque tous les prêtres qui vinrent célébrer ce jour-là. Par une disposition de ma providence, de tous elle essuya un refus. Je voulais ainsi lui