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aux bêtes des champs, aux poissons de la mer, aux oiseaux de l’air, à tous les êtres vivants qui sont sur terre ? Je fais luire mon soleil sur les plantes, et je répands sur elles la rosée qui féconde, N’est-ce pas pour son service que tout a été fait ? Ma bonté n’a rien créé sans penser à lui. De quelque côté qu’il se tourne, au spirituel comme au temporel, il ne trouve rien d’autre que l’abîme de feu de ma charité, servie par la grande et douce et parfaite providence.

Mais il ne voit pas, parce qu’il s’est privé de la lumière, et qu’il ne veut pas voir. Dès lors il se scandalise de l’épreuve, il restreint sa charité envers le prochain, il se fait avare et s’inquiète du lendemain, comme si ma Vérité ne le lui avait pas défendu quand elle a dit : Ne vous tourmentez pas pour le jour qui vient : à chaque jour suffit sa peine (Mt 6.34) !

Il vous reprochait ainsi votre peu de confiance, en vous mettant sous les yeux ma providence et la brièveté du temps. Ne vous inquiétez pas pour demain, disait-il. C’est comme s’il avait dit : Ne vous donnez pas de souci pour ce que vous n’êtes pas sûr d’avoir c’est assez de suffire au jour présent. Il vous enseignait à demander d’abord le royaume des cieux, c’est-à-dire la bonne et sainte vie. Quant à ces choses de rien, je sais bien, moi votre Père du ciel, que vous en avez besoin, puisque c’est pour vous que je les ai faites, puisque c’est pour vous que j’ai commandé à la terre de vous donner ses fruits.