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CHAPITRE VII

(141)

Comment la Providence divine nous menace des tribulations pour notre salut. Du malheur de ceux qui mettent leur confiance en eux-mêmes, et de l’excellence de ceux qui espèrent dans la providence.

Tu vois donc que, par ma providence, j’ai réparé la ruine de l’homme, cet autre monde.

Mais j’ai laissé sur la terre les épines de nombreuses tribulations, et permis que partout l’homme se heurtât à la rébellion des choses. Ce n’est pas sans un conseil de ma providence que j’en ai agi de la sorte, ni sans égard à votre bien. Ma sagesse s’est inspirée de vos besoins. J’ai voulu détourner l’homme de placer son espérance dans le monde, pour l’amener à courir droit à moi qui suis sa fin, et j’ai pensé que du moins les coups répétés des tristesses humaines lui apprendraient à porter plus haut son cœur et ses désirs. Cependant telle est son ignorance de cette vérité, si grand est son attrait pour les délices du monde, que, malgré toutes les épines, toutes les souffrances qu’il y trouve, il ne parait pas vouloir s’en détacher, ni se soucier de rentrer dans sa patrie.

Que serait-ce donc, ma fille, tu le peux comprendre, s’il trouvait en ce monde tout à souhait,