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apporte un cierge d’une once, l’autre de deux onces, une troisième de trois onces, celle-ci d’une livre, celle-là, de plus encore. Toutes s’approchent de la lumière, et chacune allume son cierge. Dans chaque cierge allumé, quel que soit son volume, l’on voit désormais la lumière tout entière, sa couleur, sa chaleur et son éclat ; cependant, tu jugeras que celui qui porte un cierge d’une once possède moins de lumière que celui qui tient un cierge d’une livre.

Ainsi advient-il à ceux qui s’approchent de ce Sacrement. Chacun apporte son cierge, c’est-à-dire le saint désir avec lequel il reçoit et prend ce Sacrement. Le cierge est éteint, et il s’allume, lorsqu’on reçoit ce sacrement. Je dis qu’il est éteint, parce que, par vous-même, vous n’êtes rien. Je vous ai donné, il est vrai, la matière avec laquelle vous pouvez recevoir et conserver en vous cette lumière ; cette matière, c’est l’amour, parce que je vous ai créés par amour ; aussi, ne pouvez-vous vivre sans amour.

Cet être, qui vous a été donné par amour, a trouvé dans le saint baptême, par la vertu du Sang de ce Verbe, la disposition sans laquelle vous ne pourriez participer à cette lumière. Vous seriez comme un cierge, sans mèche, qui ne saurait brûler et qu’il est impossible d’allumer, si, avec le sentiment d’une âme créée par moi, faite pour aimer, — et tellement qu’elle ne peut vivre sans amour, que son aliment c’est l’amour, — vous n’aviez reçu dans le saint baptême, la très sainte foi unie à la grâce. La très sainte foi, voilà la mèche qui