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infinie, et pour toute la nature humaine, pour tous les hommes passés, présents et futurs.

J’ai voulu que, chaque fois qu’un homme m’offenserait, il pût trouver à m’offrir une satisfaction parfaite, dès qu’il voudrait retourner à moi durant sa vie. Et cette satisfaction parfaite vous est assurée par la nature divine unie à la nature humaine. C’est là, l’œuvre de ma Providence ; c’est elle qui a tout ordonné, pour que d’un acte fini, comme est le supplice de la croix, vous receviez dans mon Verbe un fruit infini, par la vertu de la divinité.

Cette Providence infime, ma providence à moi, Trinité éternelle, votre Dieu et votre Père, résolut de revêtir de sa grâce sa créature humaine, qui avait perdu sa robe d’innocence et, dépouillée de toute vertu, mourait de faim et de froid, dans le pèlerinage de cette vie où elle était exposée à toutes les misères. La porte du ciel était fermée, l’homme n’avait plus d’espérance, et n’en pouvait concevoir aucune qui le pût consoler dans son malheur. Il était plongé dans une immense affliction.

Mais moi, Providence souveraine, je pourvus à cette détresse. Ce ne furent pas vos mérites ni vos vertus, ce fut uniquement ma Bonté qui me porta à vous donner ce vêtement, par ce doux Verbe d’amour mon Fils unique, qui, en se dépouillant de la vie, vous a revêtus d’innocence et de grâce. Cette grâce, cette innocence, vous la recevez par la vertu du Sang : dans le saint baptême, qui vous purifie de la tache du péché originel, dans lequel vous avez été conçus et que vous ont transmis