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me désobéir plutôt que de la contrister. C’est de cette désobéissance, que sont venus et viennent encore tous les maux. En vous tous elle a inoculé son venin. Je t’expliquerai, en un autre endroit, les dangers de cette révolte, pour te faire mieux comprendre les avantages de la soumission.

Pour avoir raison de cette mort, je pourvus alors à donner à l’homme le Verbe mon Fils unique, pour subvenir à vos besoins par un acte de ma sagesse et de ma providence. C’est ma providence en effet qui, par l’amorce de votre humanité et l’hameçon de ma divinité, a résolu de prendre le démon, lequel ne peut connaître ma Vérité. Ma Vérité, le Verbe incarné est venu consumer et détruire le mensonge, par lequel il avait trompé l’homme. — Ce fut là un grand acte de ma Sagesse et de ma Providence.

Considère, fille très chère, que je ne pouvais employer un moyen plus sage que de vous donner le Verbe, mon Fils unique. A lui j’imposai la grande obéissance, pour vous purifier du venin qui, par la désobéissance, avait infecté la race humaine. Lui, dès lors, comme ivre d’amour, en véritable obéissant, il courut à la mort ignominieuse de la très sainte Croix, et par la mort il vous donna la vie non pas, parla vertu de son humanité, mais par la vertu de ma divinité, que ma providence avait unie à la nature humaine, pour satisfaire à la faute qui avait été commise contre moi le Bien infini, et qui requérait une satisfaction infinie. Il fallait que la nature humaine, coupable et finie, fût conjointe à un être infini., pour pouvoir m’offrir, à Moi, une réparation