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âmes, réalités vivantes qui ne meurent jamais. Qu’ils les gouvernent, qu’ils leur administrent les sacrements, qu’ils leur distribuent les dons et les grâces de l’Esprit-Saint, qu’ils les nourrissent du pain spirituel par une bonne et sainte vie. A ce prix, ma maison sera la maison de prière, abondante en grâces et riche de vertus. Mais ce n’est pas là, ce qu’ils font : leur conduite est tout autre. Aussi peut-on dire que ma maison est devenue une caverne de voleurs. Ils s’y sont établis marchands : ils vendent, ils achètent, et leur seule avarice est la loi de leurs contrats.

Ils ont fait de ma demeure un repaire de bêtes, puisqu’ils vivent, sans moralité, à la façon des bêtes. Oui, ils en ont fait une écurie, où ils se vautrent dans la fange du vice. Ils ont là, dans l’Église, leurs complices diaboliques, comme l’époux a son épouse dans sa maison. Tu vois, combien plus grands que tous les désordres dont je t’avais parlé, sont les maux qui reposent sur ces deux colonnes de pestilence et de corruption, qui sont l’impureté et l’avarice.