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CHAPITRE II

(3)


Comment les œuvres finies sont insuffisantes pour expier et pour mériter, sans le sentiment intérieur et continuel de la charité.


C’est alors que l’éternelle vérité éleva et emporta vers elle plus fortement encore le désir de cette âme.

Dans l’ancienne alliance, quand on offrait un sacrifice à Dieu, le feu descendait du ciel et consumait pour lui le sacrifice qu’avait agréé le Très-Haut. Ainsi faisait à cette âme la douce Vérité, Elle envoyait le feu de la clémence de l’Esprit-Saint et il dévorait le sacrifice de désir, qu’elle faisait d’elle-même. Dieu lui disait : « Ne sais-tu pas, ma fille, que toutes les peines que l’âme supporte ou peut supporter en cette vie ne suffisent pas à punir même la plus petite faute. L’offense qui m’est faite à moi, le Bien infini, appelle une satisfaction infinie. C’est pourquoi je veux que tu saches que toutes les peines de cette vie ne sont pas une punition, mais une correction : elles sont faites pour châtier le fils, quand il s’oublie. Mais c’est avec le désir de l’âme que l’on expie, c’est par la vraie contrition, c’est par le regret du péché que l’on satisfait à la faute et à la peine. Une souffrance infinie est impuissante, il faut le désir infini.