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joie que tu éprouves est bien provoquée par ma présence, ou si elle procède de l’amour-propre spirituel et du désir des consolations personnelles. Ma visite apporte la joie avec l’amour de la vertu, celle du démon ne cause que la joie. Quand l’âme en vient à constater qu’elle n’est pas plus avancée dans la vertu qu’auparavant, il en faut conclure que cette allégresse procède de l’amour-propre des consolations spirituelles.

Tous, sache-le bien, ne sont pas trompés par cette joie, il n’y a que les imparfaits, ceux qui recherchent la consolation et regardent plus au don qu’au donateur, Mais ceux qui purement, sans aucun intérêt personnel, par la seule ardeur de l’amour qu’ils ont pour Moi, regardent au donateur et non au don et n’attachent de prix au don qu’à cause de Moi qui donne, nullement à cause de la consolation qu’ils en retirent, ceux-là ne peuvent jamais être abusés par cette allégresse. Ils ont un signe certain qui leur permet de discerner promptement quand le démon parfois essaye de les tromper en se transformant en ange de lumière, et de visiter leur esprit en y répandant soudain une grande allégresse. N’étant point passionnés par le désir de la consolation spirituelle, ils ont tôt fait, par leur prudence, d’éventer le piège, dès qu’ils constatent que l’allégresse une fois dissipée, ils demeurent dans les ténèbres. Ils s’en humilient alors dans la vraie connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes, ils renoncent à ton Le consolation, et s’attachent avec passion à la doctrine de ma Vérité. Le démon, tout confus, ne